3 Questions à Juliette Jego
Jabi, une application destinée à lutter contre le déclin cognitif des séniors
La perte très jeune de ses grands-parents a donné l’envie à Juliette Jego de créer, avec l’aide de son associé Briac Perrin, une application destinée à lutter contre le déclin cognitif des séniors. En 2020, la société Jabi voit le jour. Retour sur le parcours de sa co-fondatrice.
Bonjour Juliette, pouvez-vous nous parler de votre parcours avant la création de Jabi ?
J’ai d’abord fait un IUT Techniques de Commercialisation à Caen en Normandie en 2013.
Puis, j’ai passé un an à l’étranger pour perfectionner mon anglais avant de rejoindre l’école de commerce Rennes School of Business, pendant 3 ans. J’ai eu la chance de pouvoir réaliser ma dernière année de master en alternance dans un grand groupe de cosmétique de luxe. Mais je n’y trouvais pas ma place et j’avais envie de donner un sens à ce que je faisais.
La perte très jeune de mes grands-parents, due à un déclin cognitif sévère, m’a donné l’envie d’imaginer des solutions pour aider les seniors. En échangeant avec mon associé, nous avons eu l’idée de développer un service d’accompagnement. Nous avons d’abord lancé la mise en relation de seniors et d’étudiants pour réaliser des activités communes (cuisine, plage…). Malheureusement, le Covid nous a un peu restreint. Nous avons donc créé “Allo Jabi” pour maintenir le lien social et permettre aux seniors de stimuler leur mémoire grâce à des échanges téléphoniques réguliers avec des étudiants.
C’est dans la pépinière de startups de Rennes School of Business que le projet a été développé, avant de rejoindre un incubateur où nous avons gagné plusieurs prix. Ces derniers nous ont confortés dans notre projet et motivés dans le déploiement d’une application.
Ce parcours vous a amené à créer Jabi, pouvez-vous nous en dire plus votre société ?
Jabi est l’acronyme de Joie, Autonomie, Bienveillance et Interaction. Il s’agit d’une application de ludothérapie qui permet aux seniors de participer à des ateliers et d’avoir accès à des exercices adaptés à leurs besoins, grâce à des recommandations personnalisées. La solution propose des jeux ludiques pour permettre d’améliorer les fonctions cognitives en déclin et de conserver l’autonomie des seniors plus longtemps. Développée pendant plus de 6 mois avec l’aide d’ergothérapeutes, de psychologues et de neuropsychologues, cette application va être étudiée scientifiquement durant 1 an, avant d’être proposée à l’usage. Parallèlement, nous avons développé Major Connect : une application qui centralise les informations de la vie quotidienne des seniors en établissements seniors (planning de la semaine, gazette automatisée, choix du menu, mais également inscription autonome aux différentes activités). L’application est pilotée sur ordinateur par le personnel de la résidence seniors (ou EHPAD) et disponible sur tablette ou smartphone pour les résidents et les familles.
À terme, l’objectif est de rattacher notre solution de ludothérapie à cette application mais également de rajouter un bloc communication pour permettre aux familles de communiquer avec leur proche en résidence.
Jabi s’est développé très rapidement, pouvez-vous nous raconter son évolution ?
D’abord deux, nous avons rapidement recruté un développeur et une psychologue pour nous aider dans le développement de notre application.
En novembre 2020, nous avons officiellement créé la société Jabi. Au même moment, nous sommes rentrés au Quadrium, pépinière d’entreprises de Rennes Métropole gérée par Citédia, où l’équipe s’est étoffée. Nous avons ensuite rejoint la pépinière Digital Square à Cesson-Sévigné.
À court terme, notre solution devrait être présente dans 7 résidences en France, l’occasion de faire tester ce dispositif au plus grand nombre pour ensuite le développer ailleurs en France et en Europe. Une levée de fonds est prévue en mars pour nous aider sur ce projet. Notre arrivée en pépinière a été importante dans notre développement. En effet, la vie en pépinière nous offre confort et bien-être, elle nous permet d’avoir nos propres locaux. Avec un loyer peu onéreux et de nombreux équipements, elle nous apporte toutes les clés pour réussir. Être en pépinière, c’est également l’occasion d’échanger avec d’autres entrepreneurs, de partager nos bonnes pratiques. Entreprendre, ce n’est pas simple tous les jours mais il faut croire en son projet, rester optimiste, vivre les échecs comme des forces et faire preuve de beaucoup de résilience !